Depuis que je pratique la sophrologie et que je suis installée en tant que sophrologue, cette question m’a été posée un très grand nombre de fois. « La sophrologie, c’est quoi en fait ? »
J’ai chaque fois ajusté mes réponses pour tenter de donner une explication claire, une réponse à cette question. La sophrologie est une science, une discipline qui s’appuie sur un ensemble de méthodes et de techniques. Mais son champ théorique et pratique est vaste et ne peux se résumer en quelques secondes. Pour couronner le tout, on dit souvent qu’il y a autant de sophrologies que de sophrologues, par leur manière de pratiquer et autant de manière de vivre la sophrologie que de personnes.
Vous savez probablement déjà que Sophrologie signifie étymologiquement « science de l’esprit en harmonie » et que la sophrologie a été créée par le neuropsychiatre Alfonso Caycédo dans les années 60. La sophrologie est née dans le milieu médical, et plus particulièrement dans le milieu de la psychiatrie car le professeur Caycédo souhaitait trouver des alternatives aux traitements faits aux malades par des techniques plus douces, plus respectueuses. Dans les années 80, la sophrologie a étendu ses champs d’application à tous les domaines de la vie. Elle vise à renforcer l’équilibre entre nos émotions, nos pensées (connaissances, croyances) et nos comportements.
Dans cet article, je vais apporter des éléments de réponses en m’orientant sur la question des méthodes et techniques et particulièrement les relaxations dynamiques. Et je vais tenter, par le biais des techniques, simplement de répondre à cette fameuse question : « La sophrologie, mais qu’est-ce que c’est exactement ? »
La sophrologie en groupe ou en séance individuelle
Séance de groupe
En groupe, la sophrologie prend la forme d’un véritable entrainement. Les séances ont lieu (la plupart du temps) une fois par semaine. Les séances de groupe peuvent aussi être ponctuelles et délimitées dans le temps.
La séance se déroule en 3 temps : l’accueil du groupe et la présentation de la séance du jour, la pratique, puis un temps de partage où chacun.e peut partager avec le groupe son vécu de la séance. Il est également possible que votre sophrologue propose de mettre par écrit son vécu. Ce temps s’appelle la phénodescription, l’objet est de décrire le phénomène (donc le vécu) tel qu’il s’est produit « ici et maintenant ».
En séance de groupe, l’accent est mis sur le groupe et non sur les individualités. Les relaxations dynamiques sont les plus pratiquées en séance de groupe.
Séance individuelle
Lorsque l’on consulte en séance individuelle, c’est généralement parce que l’on souhaite aborder une problématique spécifique. Gestion du stress, gestion des émotions, évènement de vie spécifiques, séparation… Les demandes sont variées et personnelles. Chaque individu est unique, avec son histoire, son chemin de vie, ses forces et ses faiblesses.
La sophrologie en consultation individuelle est une thérapie brève. On ne peut prévoir le nombre de séances à l’avance mais pour que cela soit efficace, un minimum de 5 séances et requis. Le nombre de séance dépend de chaque personne, de ses besoins, de ses envies. Les relaxations dynamiques sont pratiquées en séances individuelles, mais on utilise aussi des techniques spécifiques, que je présenterai dans un prochain article.
Les relaxations dynamiques
La sophrologie est née de multiples influences et notamment d’influences orientales : le Yoga, le Zen, la méditation, qui ont été modulées pour s’adapter à l’Occident.
Les relaxations dynamiques sont un ensemble de techniques qui suivent un protocole codifié. Elles se pratiquent en posture debout ou assise, les yeux fermés, en respiration libre ou synchronique (c’est-à-dire une alternance d’inspir – rétention d’air – expir). Les relaxations dynamiques se composent de 12 degrés, mais les 4 premiers sont les plus utilisés car il faut déjà un certain temps et une certaine pratique pour arriver à les maitriser.
Relaxation dynamique du 1er degré
La relaxation dynamique du 1er degré (RDC 1) met l’accent sur les sensations intéroceptives, c’est-à-dire les sensations « à l’intérieur du corps ». Il s’agit de sentir son corps, amener vers une conscience plus fine des sensations corporelles. Le but est aussi de ne pas porter de jugement et de sentir son corps tel qu’il est.
Un des principes de la sophrologie est d’amener le schéma corporel à plus de réalité vécue. Cela signifie de permettre aux individus d’habiter réellement leur corps. Le premier degré des relaxations dynamiques se base aussi sur la concentration sur des objets neutres ou naturels.
A quoi ça sert ?
- relâcher les tensions musculaire
- se détendre ou se dynamiser
- gérer son stress
- gérer ses émotions
- évacuer les émotions négatives
- permettre à l’énergie de circuler librement dans le corps
- observer ses sensations corporelles
- apprendre à sentir son corps autrement que dans la douleur
- se concentrer
- apprendre à respirer
- apprendre à observer sans porter de jugement
- lâcher prise
- …
Relaxation dynamique du 2e degré
La relaxation dynamique du 2e degré (RDC 2) explore les sensations extéroceptives, c’est-à-dire les sensations « à l’extérieur du corps », la perception et la conscience de soi dans le monde.
La relaxation dynamique du 2e degré permet de se rendre compte que le corps est limité et la conscience illimitée. Cela permet d’élargir le champ de conscience et de prendre conscience de soi. La RDC 2 a aussi pour finalité de développer les sens en mobilisant les organes sensoriels.
A quoi ça sert ?
- retrouver la confiance en soi
- renforcer l’estime de soi
- restaurer et valoriser l’image de soi
- éveiller se sensorialité
- prendre du recul
- s’accepter tel que l’on est
- apprendre à s’aimer soi-même
- développer sa capacité à se recentrer
- maitriser la respiration
- faire émerger le positif
- …
Relaxation dynamique du 3e degré
La relaxation dynamique du 3e degré (RDC 3) s’apparente à la méditation pleine conscience même si elle est un peu différente. Elle va permettre de prendre la pleine conscience de la richesse de l’instant présent. C’est également la création, le renforcement et l’élargissement d’un espace et d’un temps pour exister librement.
A quoi ça sert ?
- gérer son stress
- réduire les émotions négatives
- vivre en conscience
- trouver la paix intérieure
- élargir ses perspectives d’être au monde
- développer la conscience de ses valeurs profondes
- restaurer l’équilibre corps-émotions-esprit
- renforcer ses capacités
- …
Relaxation dynamique du 4e degré
La relaxation dynamique du 4e degré (RDC 4) va permettre de renforcer l’harmonie de la conscience, de « totaliser » les expériences et prises de conscience vécues jusque-là. Vivre le quatrième degré des relaxations dynamiques c’est aussi se relier à nos valeurs existentielles et s’engager dans une vie plus harmonieuse et plus heureuse. La RDC 4 se pratique uniquement lorsque l’on a pu acquérir une expérience des 3 premiers degrés.
A quoi ça sert ?
- renforcer la conscience du corps et de l’esprit
- faire émerger nos valeurs existentielles
- se situer par rapport à soi
- se situer par rapport à l’autre
- se situer dans le monde
- totaliser les expériences vécues
- ….
Dans cet article, je vous ai présenté et décrit les relaxations dynamiques et leurs indications, ce à quoi elles permettent d’accéder. Il faut garder à l’esprit que la sophrologie est avant tout une expérience, quelque chose qui se vit !
Une même personne si elle pratique deux fois la même séance pourra avoir des vécus, des ressentis, très différents. Tou.te.s les sophrologues sont différent.e.s et chacun.e va également apporter quelque chose de particulier lors des séances.
La sophrologie est aussi l’occasion de lâcher prise sur les évènements, alors même si je vous ai présenté les relaxations dynamiques, offrez vous l’opportunité de vivre vos séances de sophrologie, à chaque fois, comme si c’était la première fois !
Hélène André
Sophrologue et thérapeute, diplômée de l’Institut de formation professionnelle et école de sophrologie relationnelle Alain Zuili, titre de sophrologue inscrit au RNCP – certification professionnelle Niveau III, reconnue par l’Etat.
Je suis adhérente à la chambre syndicale de la sophrologie et je respecte le code de déontologie de la profession.
Je suis soumise au secret professionnel. J’accueille dans mon cabinet de sophrologie toute personne qui le souhaite, sans distinction de sexe, d’origine ou de religion.